Votre bibliothèque numérique Octaviana vous propose Translating e‑lit : whither now ? Ce livre électronique rassemble les actes du colloque TRANSLATING E‑LIT : WHITHER NOW ? qui s’est tenu le 16 janvier et le 17 janvier 2020 à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis.
TRADUIRE LA LITTÉRATURE NUMÉRIQUE ?
La traduction en tant que processus constitue le point focal de ce colloque. En effet, dès lors que l’on aborde la traduction comme un processus plutôt que comme un produit, il convient de considérer les œuvres traduites comme appartenant à un ou plusieurs réseaux, contextes et cultures traductologiques.
La traduction est un concept qui permet de proposer un nouvel éclairage sur les échanges et les différences spécifiques à la culture littéraire numérique contemporaine. La culture littéraire numérique mobilise plusieurs types d’opérations : elle présuppose la traduction interlinguistique, mais aussi des échanges qui ressortissent à des problématiques traductologiques au sens large : échanges entre interfaces, médias, codes, institutions, perspectives culturelles, pratiques artistiques et archives.
En outre, les textualités numériques partagent un certain nombre de caractéristiques au sein d’environnements omniprésents. De fait, les processus de traduction conduisent à considérer des pratiques créatives qui se situent au-delà du champ strictement littéraire.
L’un des concepts dominants dans le domaine des humanités numériques consiste à appréhender la technologie comme un médium partagé, et de fait universel. En d’autres termes, les plateformes logicielles et les langages de programmation signifieraient la même chose, de la même façon, et ce quelque soit le contexte linguistique et culturel.
En principe, cette universalité propre à la technologie implique la promesse d’une communication transparente et universelle permettant une parfaite compréhension mutuelle. Cette approche n’est pas nouvelle : à la mystique de Walter Benjamin qui, en 1923, pensait la traduction à partir d’une langue commune d’avant Babel (« La tâche du traducteur »), répondait le fantasme scientifique de Warren Weaver qui envisageait la traduction comme un simple problème cryptographique dans un texte de 1955.
Cependant, on est loin de la vérité : le code et la programmation ne font qu’ajouter des strates de complexité à la communication technologique entre cultures et pays. Ce que l’on entend par « code » « langue » ou « langage », « plateforme » ou encore « médium » et autres termes apparentés, diffère selon les contextes culturels et linguistiques. Qui plus est, la manière dont les technologies numériques s’intègrent à et s’illustrent à travers diverses cultures et littératures numériques en Europe et dans les Amériques diffère encore plus nettement.
C’est à travers l’étude et la problématisation du processus de traduction sous ses divers aspects qu’il s’agira de comprendre de manière systématique les multiples variables en jeu dans ce que l’on désigne comme la littérarité numérique.
Afin d’éclairer les spécificités du processus traductif, on pourra se concentrer sur quatre axes distincts, mais néanmoins complémentaires :
– Traduction (inter-langues) ;
– Transcodage (traduction entre le langage machine et les langues naturelles) ;
– Transmédialité (traduction entre différentes modalités médiales) ;
– Transcréation (la traduction entendue comme une pratique créative partagée) avec une attention particulière aux tropes électroniques.
Comité d’organisation : Arnaud Regnauld (Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis)
Comité de lecture : Marie Nadia Karsky (Université Paris 8), Claire Larsonneur (Université Paris 8), Gwen Le Cor (Université Paris 8), Arnaud Regnauld (Université Paris 8), Gabriel Tremblay-Gaudette (TELLUQ), Stéphane Vanderhaeghe (Université Paris 8).
»> Retrouvez également le précédent colloque : Translating E‑Literature = Traduire la littérature numérique (2012)