Depuis une décennie, se sont popularisés des services d’analyse d’ADN destinés directement aux consommateurs. Ces services combinent les technologies médicales et d’acquisition de données avec un design séducteur et divertissant. Un grand nombre de plateformes commercialisent ce que l’on appelle “l’ADN récréatif”, c’est-à-dire des applications qui nous proposent de donner vie à notre passé, de retracer nos origines génétiques, d’établir des réseaux généalogiques ou parfois même de nous approprier de notre corps et de notre santé.
L’ADN en jeu est un projet de recherche-création qui intervient dans ce domaine émergent et hautement controversé. L’objectif est d’explorer de manière critique les conditions préalables et les logiques de ce mélange de données et de médicalisation des corps, des identités, des histoires de vie et des origines. En quoi les tests génétiques sont-ils si amusants ? Quelle vision de la famille et de la “tribu” véhiculent-ils ? Qu’est-ce qui nous pousse à payer pour partager nos fluides avec des entreprises étrangères ? Ces échantillons peuvent-ils se retourner plus tard contre nous ? L’exposition permet d’esquisser quelques réponses provisoires, mais avant tout, de partager ces questions qu’il nous semble, nous concernent tous.
Artistes/chercheurs responsables :
Tania Ruiz, MCF en Arts Plastiques, laboratoire AIAC, équipe TEAMeD
Maria Hellström, professeure en Théorie du design, université de Malmö, Suède, chercheuse associée à TEAMeD